Francis Hallé : « En Europe, nous n’avons plus de forêt primaire »

Dans le cadre de sa venue à Maraussan pour la manifestation « Aux Arbres ! », du 26 au 28 novembre, Francis Hallé revient sur son métier, ses voyages et ses convictions, avec une franchise toute à lui !

 

Vous êtes explorateur, biologiste et botaniste, quel est votre parcours ?

Francis Hallé : J’ai toujours été attiré par la nature en général. J’ai grandi dans une petite propriété à 40 km de Paris, il y avait des près et des bois, je m’y suis beaucoup attaché. J’ai donc suivi des études universitaires en botanique et je me suis spécialisé en botanique tropicale.

 

Quel est le voyage qui vous a le plus marqué et pourquoi ?

F. Hallé : C’est compliqué car j’ai fait une cinquantaine de voyages dans le cadre de mon travail et des recherches que j’ai menées. J’aime beaucoup l’Afrique : les plus belles forêts tropicales que j’ai vues étaient au Gabon. Les forêts amazoniennes sont esthétiquement moins belles, mais très intéressantes à étudier. En Asie par contre, c’est plus compliqué. J’ai travaillé en Indonésie, à l’époque il y avait encore de la forêt. Les intérêts financiers sont tellement importants que les écologistes indonésiens ne sont pas entendus et les forêts ont été exploitées ou détruites pour être remplacées par des palmiers à huile.

 

Vous êtes un expert mondial de la forêt primaire. Expliquez-nous ce qui se cache derrière ce nom ?

F. Hallé : Il faut savoir qu’ici, en Europe, nous n’avons plus de forêt primaire. Sur le pourtour méditerranéen, nous n’avons plus que des forêts secondaires : la faune n’y est pas complète du fait de la chasse et les grands arbres sont abattus pour l’exploitation du bois.

Une forêt primaire, c’est d’abord une superficie. Elle fera 70 000 ha pour pouvoir accueillir la faune complète de la forêt primaire européenne. Cela parait énorme, mais cela représente en fait l’île de Minorque. A l’échelle de l’Europe, ce n’est pas grand-chose.

Les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou encore le Japon ont su garder des forêts primaires. Elles sont primordiales pour l’économie touristique mais aussi pour l’équilibre de la nature.

Notre projet, c’est de trouver un lieu en Europe, transfrontalier, en plaine, et de le faire évoluer en forêt primaire. Nous sommes en train d’y travailler !

 

Qu’avez-vous à dire aux personnes qui hésiteraient à venir vous voir pour la conférence « L’intelligence des plantes » ?

F. Hallé : Durant mes conférences, j’aime échanger avec les amateurs de nature et de botanique, mais je trouve aussi très enrichissant de discuter avec des personnes qui ne connaissent pas cet univers, et même celles qui ne s’y intéressent pas ! Je pense que « l’intelligence des plantes » peut en fasciner plus d’un, du plus féru de nature au plus citadin. J’ai envie de dire aux personnes qui me liront que je serai ravi de discuter avec elles à la suite de la projection du film « Poumon vert et tapis rouge », puis lors de ma conférence.

 

Programme complet du week-end : https://www.ladomitienne.com/actualite/aux-arbres-avec-francis-halle/

Réservations : CLIQUEZ ICI